Présenté officiellement la semaine dernière, le premier Livre blanc de la filière optique « Santé visuelle 2030 : voir plus loin ! » détaille une série de propositions concrètes pour rendre effectif un accès à la fois aux soins et à l’équipement pour tous les Français. Un « socle commun », fruit du travail convergent de toutes les parties prenantes de la filière, syndicats d’opticiens et d’industriels*, au sein du Conseil interprofessionnel de l’optique (CIO), co-présidé par le lunetier Henri Grasset et Stéphane Corfias, opticien. Avec comme objectif, une première diffusion auprès des équipes de campagne des 2 finalistes de la présidentielle…

Une trentaine de propositions pour un accès aux soins et à l’équipement

Le livre blanc part d’un constat partagé par tous les candidats à la présidentielle : actuellement, l’accès à la prescription d’ophtalmologiste est difficile dans 49 départements (25 millions de Français). Dans 5 ans, ce sera le cas dans 73 départements compte tenu de la démographie des ophtalmologistes. Pour améliorer les conditions de prise en charge partout sur le territoire, il faut absolument donner des réponses coordonnées incluant les 3 « O » et les acteurs complémentaires (médecins généralistes, infirmiers scolaires, médecine du travail). Le Livre blanc décline ainsi selon 2 axes une trentaine de propositions réunies en 7 objectifs prioritaires.

Accès aux soins visuels partout

  • Elaborer une stratégie de santé visuelle : au national comme au local, en encourageant la coopération sur le terrain entre ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens. Cela passe également par un suivi annualisé et « territorialisé » de la réduction des délais d’accès aux soins.
  • Mettre en place une politique de dépistage et de prévention. Avec les opticiens intégrés à un parcours articulé autour de 4 consultations obligatoires chez l’ophtalmologiste et en favorisant la télésanté en magasin d’optique.
  • Faciliter l’accès aux lunettes et lentilles : via l’adaptation en primo-prescription, l’allongement de la durée de validité des ordonnances (pour les 16-42 ans), la délégation de l’adaptation lentilles aux opticiens à travers des protocoles de coopération ophtalmologistes-opticiens.
  • Encourager la coopération et la confiance entre ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens à travers la formation et des règles professionnelles.

Accès à un équipement adapté pour tous

  • Valoriser les compétences de l’opticien : via de nouvelles prestations, le déplafonnement de la prestation d’adaptation en cas de renouvellement, des campagnes d’information sur la capacité à faire des examens de vue…
  • Favoriser l’innovation et la diversité de l’offre en matière d’équipements : contre une logique « générique », en prenant en compte l’impact industriel de toute politique de santé visuelle
  • Garantir le libre choix de l’équipement à chaque porteur, en fonction de ses usages et besoins : via un même niveau de prise en charge par l’AMO, quel que soit le panier (A ou B), une couverture des populations et des besoins exclus du 100 % Santé, et une transparence des remboursements des assurés.

Avec ce Livre blanc, la filière optique se dote pour la première fois d’un document où elle parle d’une seule voix auprès des pouvoirs publics (ministères et administrations), des parlementaires et des équipes de campagne des finalistes de la présidentielle. A chacun des 40 000 opticiens et des quelque 15 000 salariés de l’industrie optique de porter ce socle de propositions communes auprès de leurs représentants locaux et nationaux pour faire progresser le système de santé visuelle…

*Casopi (centrales d’achat au service des opticiens indépendants), Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), Rof (Rassemblement des opticiens de France) et Gifo (Groupement des industriels et fabricants de l’optique).