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La semaine de 4 jours :
difficile à mettre en place

Alors que le gouvernement envisage un passage national à la semaine de 4 jours, une enquête réalisée par le Crédoc pour la Fondation du Groupe Adecco pointe la frilosité des salariés français par rapport à ce dispositif. Certes, 73 % d’entre eux y sont favorables ou neutres (49 % favorables, sans réduction du temps de travail), notamment pour “gagner” en temps personnel. Toutefois, 33 % des actifs redoutent la fatigue liée à des plages horaires plus larges, en particulier (39 %) les employés travaillant dans le commerce.

Une plus grande<br />
charge mentale<br />
pour les managers

Autres difficultés anticipées : certains effets négatifs comme la diminution du télétravail ou du nombre de RTT, une moindre souplesse des horaires de travail ainsi qu’un nombre de tickets restaurants plus faible. Au global, ces conséquences sont particulièrement redoutées par les professions intermédiaires (36 %) et par les jeunes actifs (36 % des 25-39 ans).

La semaine de 4 jours :<br />
difficile à mettre en place

Enfin, la semaine en 4 jours peut conduire à “une complexification de la tâche de certains encadrants, particulièrement ceux ayant en charge la gestion des plannings de salariés au contact d’usagers, d’administrés ou de clients”, analyse le Crédoc, qui a doublé son sondage d’entretiens avec de nombreuses entreprises. En effet, les jours de travail “libérés” par cette semaine de 4 jours s’ajoutent au télétravail, aux congés et aux absences liées à des impondérables (maladie, absence pour enfant malade, etc.). Résultat : une “plus grande charge mentale et plus de stress pour les managers”.

LA PISTE DES AMÉNAGEMENTS D’HORAIRES
Les auteurs recommandent donc d’autres leviers pour favoriser un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Notamment la mise en place d’emplois du temps adaptés à la situation personnelle de chacun, dans la mesure du possible : prise en compte de leurs contraintes familiales, possibilité ou non de travailler le samedi, en soirée ou en horaires décalés… Une souplesse qui, dans vos points de vente, peut faciliter vos embauches ou contribuer à fidéliser vos salariés actuels.

Travailler 4 jours, un impact positif sur l’environnement ?

Alors que 73 % des actifs utilisent* leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail, passer collectivement à la semaine de 4 jours pourrait contribuer à réduire l’empreinte carbone. Notamment si cela se double, lors des jours de fermetures des bureaux, d’une réduction de la consommation d’énergie en matière de chauffage, de climatisation ou d’éclairage. C’est du moins l’avis de l’économiste Aurélie Piet (interview accordée au Monde en août 2023), même si elle s’interroge sur l’impact de l’allongement des horaires de travail : “Pour décompresser après de longues semaines, les salariés se réfugient dans une consommation frénétique : ils achètent davantage sur Internet, se font livrer des produits alimentaires de mauvaise qualité ou se font plaisir avec un billet d’avion”. *Étude Insee, janvier 2021.