Octobre 2024

Mensuel pratique et interactif de l’optique

Édito

Edito

Pour les opticiens comme pour l’ensemble des Français, la rentrée s’effectue dans un climat incertain. Incertitudes quant aux choix politiques du futur gouvernement (qui n’est toujours pas nommé à l’heure nous imprimons), bien sûr. Elles ont un impact indéniable sur le climat des affaires : la grande majorité d’entre vous, que nous avons sondés cet été, ont exprimé de franches inquiétudes face au contexte général du pays. Inquiétudes alimentées également par l’atonie du marché optique au 1er semestre 2024. Mais rappelons-le, notre secteur repose sur un marché de besoins et le second semestre devrait s’accompagner d’une reprise de l’activité.
Il n’en reste pas moins que ce flou n’est pas sans conséquence sur l’écosystème de notre filière. Qu’en sera-t-il du contenu du prochain PLFSS qui devrait être présenté au plus tard en conseil des ministres le 1er octobre 2024 ? Le dernier rapport Charges et produits de l’Assurance maladie, publié en juin dernier, a formulé de nouvelles mesures fortes d’économie qui devraient atteindre 1,56 milliard € pour 2025. Parmi ces propositions, aucune ne concerne directement notre secteur. Si ce n’est la volonté affichée de mieux prévenir et repérer les fraudes en responsabilisant l’ensemble des acteurs du système de santé. Cette lutte contre la fraude reste le cheval de bataille des Ocam, particulièrement en optique, tout comme la maîtrise des dépenses. Or force est de constater qu’en dépit de leurs efforts depuis le début des années 2000, ils y ont en partie échoué. Comme le rappelle le dernier rapport d’activité de l’Unocam, sur les 7,5 milliards € de financement pour les dispositifs médicaux, 5,3 milliards sont dévolus aux dépenses optiques. C’est d’ailleurs ce rôle de financeur principal des Ocam qui garantit au marché optique français d’être le plus important d’Europe, tout en étant moins sensible que es autres aux fluctuations économiques nationales. C’est aussi la raison pour laquelle les Ocam persistent et signent dans leurs demandes vis-à-vis des pouvoirs publics. En privilégiant 3 leviers d’action : réguler davantage les tarifs et les volumes, renforcer encore l’action des réseaux de soins, développer une meilleure coopération entre AMO et AMC. Pour sortir d’une forme d’impasse qui perdure depuis des années, il est grand temps de mettre en place enfin une vraie coordination entre tous les acteurs de notre filière, y compris les Ocam, dans le respect du rôle de chacun.

Marie-Dominique Gasnier