Septembre 2024
Mensuel pratique et interactif de l’optique
Édito
Après la trêve olympique, synonyme de respiration pour tout le monde et preuve que le “pire n’est jamais certain”, la rentrée nous ramène au climat d’incertitudes politiques et économiques dans lequel nous étions début juillet. Un climat auquel vous êtes assez sensible, si l’on en juge par les résultats de notre sondage réalisé cet été auprès des propriétaires et responsables de magasin. Votre attentisme, voire votre préoccupation, vis-à-vis du contexte général ne vous empêche pas de déployer un panel de stratégies pour maintenir votre cap. En vous concentrant, prioritairement, sur les fondamentaux de votre métier : le commerce (dynamiser votre flux client) et la santé (diversifier votre modèle économique en valorisant vos prestations). Contrairement à ce qu’aurait laissé supposer leur forte présence médiatique de ces derniers mois, les solutions de téléconsultation ou de téléexpertise ne sont identifiées comme nécessaire levier de croissance que par une petite minorité d’entre vous. Est-ce de la prudence dans l’attente d’un encadrement clair des pratiques ? Sans aucun doute. Plus simplement, peut-être, vous avez surtout la volonté de développer vos compétences d’opticien de santé en coopération avec les 2 autres “O” pour pallier les accès difficiles à l’ordonnance dans vos zones de chalandise.
Autre actualité marquante cet été : les rachats par EssilorLuxottica de 2 entreprises (Supreme et Heidelberg Engineering) ainsi que les rumeurs d’investissement de Meta dans le géant de l’optique. Ces 2 acquisitions marquent un pas supplémentaire dans la stratégie de verticalisation d’EssilorLuxottica, qui bénéficie avec Heidelberg Engineering, dont il a acquis 80 %, d’une solide présence dans la med-tech. En rachetant Supreme, une marque jeune et digitale, emblématique de la culture streetwear et skate, le groupe mondial s’ouvre la porte de nouveaux segments clés pour son développement. C’est d’ailleurs de cette manière que Francesco Milleri, pdg d’EssilorLuxottica, a explicité ces opérations estivales : avec Supreme, le groupe atteint un public plus jeune, via “un véhicule culturel nécessaire pour promouvoir [sa] vision disruptive de l’avenir”. Le pdg d’EssilorLuxottica en est convaincu : l’avenir passe par les “wearables”, les lunettes intelligentes (déjà présentes au sein de son groupe avec Meta Ray-Ban et Nuance Audio). Ce segment devrait “représenter l’une des plus grosses parts des revenus du groupe [dans son développement futur] et la plus rentable”. Une vision qui rend d’autant plus plausible l’entrée de Meta au capital du géant de l’optique. C’est un fait : l’avenir d’EssilorLuxottica façonnera de toute façon le futur de notre filière. A chacun de ses acteurs de s’y préparer !