Décembre 2024
Mensuel pratique et interactif de l’optique
Édito
Dans le contexte actuel où dominent les turbulences à tous les niveaux, économiques, politiques et géostratégiques, avec des répercutions directes via la consommation sur la plupart des entreprises, qu’elles soient TPE, PME ou grands groupes, rien n’est plus risqué que d’avoir des certitudes sur l’année prochaine. Pourtant, quelques indicateurs devraient vous permettre de tenir la barre, même si c’est à vue, et de mieux piloter votre activité dans un environnement de plus en plus complexe.
Côté consommation, en dépit du reflux de l’inflation (1,2 % sur un an en septembre dernier), l’atonie générale domine : face à des prix qui restent élevés au regard d’une moindre hausse des salaires, les Français privilégient de plus en plus les produits 1er prix et les enseignes discounters comme Action ou Normal. Et cette sobriété des achats, plus souvent subie que choisie, devrait perdurer l’année prochaine et affecter tous les pans de la consommation et tous les types de consommateurs. Signe des temps : dans notre secteur, 60 % des Français se disent prêts à ne renouveler que leurs verres en conservant leur ancienne monture quand ils pousseront la porte de leur opticien. Un choix “vertueux” et écoresponsable, certes, mais dont les motivations sont également économiques. Pourtant, notre secteur peut compter, pour 2025, sur sa faible sensibilité à ces fluctuations macro-économiques : en 2023, en dépit de l’inflation, les dépenses optiques ont ainsi enregistré un bond de +8 %, porté essentiellement par une croissance des volumes. Compte tenu du remboursement des équipements optiques tous les 2 ans, si 2024 risque d’être une année moins faste, 2025 devrait bénéficier d’un bon effet cyclique.
Mais attention, côté réglementaire, la période à venir s’annonce plus compliquée.
C’est vrai, il y a peu d’articles ou d’amendements “lunettes” dans le PLFSS 2025, toujours en cours d’examen. Ce qui n’est pas une mauvaise chose : notre secteur a subi de plein fouet depuis 10 ans un empilement réglementaire qui “brouille” les opticiens comme les porteurs. Néanmoins, on peut s’inquiéter de ce “désintérêt” des pouvoirs publics vis-à-vis de la filière visuelle. D’autant qu’elle pourrait faire les frais, par ricochet, de la baisse du taux de prise en charge par la Sécurité sociale des consultations et des médicaments en 2025, avec un passage du remboursement des équipements optiques de 2 à 3 ans.
Pour autant, en dépit de ces indicateurs à surveiller les prochains mois, notre écosystème a tous les atouts pour faire mieux que résister : tendanciellement, les besoins visuels ne cessent de croître et les innovations technologiques se multiplient. Notre filière prend mieux en compte les enjeux de demain (smartglasses, RSE, IA). La communication entre les 3 “O” s’améliore. Et en magasin, vous rationalisez davantage vos modes de gestion et intégrez progressivement les nouvelles missions et prestations liées à la coopération entre les différentes professions de la santé visuelle. Autant d’éléments positifs pour aborder les mois à venir, sinon avec sérénité, du moins avec détermination. Toute la rédaction de Bien Vu vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année.