360°

Promotion du métier, salaires
et autonomie de l’opticien,
les propositions de la Fnof

Le 4 et 5 juin aura lieu le Congrès de la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof). L’occasion pour son nouveau président, Hugues Verdier-Davioud, de présenter les axes principaux de son projet pour la profession autour de 3 objectifs : établir et proposer un modèle déontologique pour sécuriser l’échange des données de santé (combat historique de la Fédération), faire reconnaître l’opticien comme un acteur de santé et promouvoir son autonomie (vis-à-vis des réseaux comme des ophtalmologistes). Pendant ces 2 jours, d’autres débats sont prévus : économie de la filière, santé avec la gestion de la myopie, les baux commerciaux, les mutations du rapport au travail et la réglementation de l’exercice au quotidien.

Rendre son attractivité au métier passe aussi par l’autonomie de l’opticien
Hugues Verdier-Davioud

En vue de ce congrès, Hugues Verdier-Davioud nous a détaillé sa position sur plusieurs dossiers en cours, qui seront débattus avec les adhérents de la Fédération. “La profession fait face à de vrais enjeux, précise-t-il . Dont un “effet ciseaux”, avec, d’un côté, une croissance des prix d’achat, et, de l’autre, une baisse des remboursements. Même les prix limites de vente du panier A stagnent en dépit de l’inflation. Économiquement, on arrive au point mort.” Cette situation fragilise bon nombre de points de vente soumis, en outre, à une pression inflationniste sur les salaires : “en dépit du récent accord qui réhaussent les 8 premiers coefficients en fonction de l’augmentation du Smic, le problème n’est pas réglé, compte tenu de l’inflation qui perdure. Et il traduit la faiblesse du modèle économique de beaucoup de magasins”, souligne Hugues Verdier-Davioud. Cette problématique des salaires est également une des composantes de la baisse d’attractivité du métier. “Mais elle n’est pas la seule, évidemment. C’est pour cette raison que nous nous engageons, syndicats salariés comme syndicats patronaux, à promouvoir le métier d’opticien auprès de tous les publics concernés : étudiants, salariés à la recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle…”, explique le président de la Fnof. Des actions de communication sur les salons et sur les réseaux sociaux sont prévues pour donner une meilleure visibilité au métier. D’après Hugues Verdier-Davioud, tous les dossiers sont liés. Pour rendre plus attractive la profession, il faut aller jusqu’à une “autonomie” de l’opticien : “il va falloir arrêter avec le corporatisme ! Que l’opticien ne soit plus dépendant ni des réseaux de soins ni des ophtalmologistes. On entend souvent dire que nous sommes trop nombreux… Utilisez donc notre maillage territorial, pour le renouvellement des ordonnances, les examens de vue en Ehpad ou dans le cadre du permis de conduire… L’État a tout à gagner à libérer l’opticien de la dépendance des ophtalmologistes pour la prescription. En matière d’accès aux soins comme en matière comptable.”