Les jeunes diplômés en optique qui entrent sur le marché du travail ont la « main », en raison des difficultés chroniques de recrutement rencontrées par vos magasins. Mais, en dépit de la pénurie de candidats et de l’inflation actuelle, les salaires à l’embauche progressent peu. Au point de devenir un sujet sensible ?

Le salaire à l’embauche dans les magasins d’optique ne progresse pas vraiment d’année en année : selon notre Enquête exclusive Bien Vu*, pour 74 % des jeunes salariés, ils se situent en dessous de 2 000 € bruts, dont 17 % sous les 1 700 € bruts. Cette donne ne devrait pas changer cette année, si l’on en croit notre sondage réalisé en décembre dernier : seuls 16 % des opticiens employeurs sont prêts à augmenter les salaires dans les mois à venir, contre 84 % qui souhaitent les maintenir (dont 46 % sans participation aux résultats).
A quel salaire brut mensuel embauchez-vous un jeune diplômé ?

Pas de vrai coup de pouce salarial en vue donc. Une rigueur qui pourrait, cependant, devenir un point « irritant », en ces temps inflationnistes. En effet, lorsqu’on interroge les jeunes diplômés et nouveaux salariés sur le critère de sélection d’un employeur au moment de répondre à l’offre d’emploi d’un magasin, le niveau de rémunération arrive en 3e position.

TOP 3 des critères de choix d'un magasin

Certes, globalement, les plus jeunes collaborateurs sont plutôt satisfaits : 74 % des jeunes diplômés se disent épanouis dans leur poste actuel et 66 % jugent leur niveau de revenus convenable, satisfaisant, voire très satisfaisant. Mais, parmi les 26 % de répondants insatisfaits de leur poste actuel, plus de la moitié déplorent un salaire insuffisant.

Au niveau de la profession dans son ensemble, la question de la revalorisation des salaires fait l’objet de discussions au sein de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI-OL) mise en place en 2018 et composée d’un collège salarial et d’un collège employeur. Objectif : une revalorisation au-dessus du Smic des 3 premiers coefficients de la branche, dans une conjoncture marquée par le niveau élevé de l’inflation (+6,3 % en février après une année 2022 à +5,2 % selon l’Insee). Mais pour l’heure, si la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France, collège employeur) a signé un accord avec plusieurs syndicats salariés, le Rof (Rassemblement des opticiens de France, collège employeur), de son côté, s’est abstenu de le signer. A suivre…

 

* Adressée par Internet 6 mois après l’obtention du BTS-OL, l’enquête Bien Vu, basée sur une trentaine de questions, dresse un panorama du devenir des diplômés récents. Cette étude s’est également penchée sur les besoins, et les attentes, des employeurs vis-à-vis de ces jeunes candidats au recrutement. Au total, près de 400 personnes ont répondu à notre enquête.