Selon les données publiées par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques)*, au premier janvier 2021, on compte 42 245 opticiens, un effectif en progression de +3,6% par rapport à 2020, 5 863 orthoptistes, en hausse de +6,5%, et 5 826 ophtalmologistes, en baisse de -0,4%. On dénombre 62,8 opticiens, 8,7 orthoptistes et 8,6 ophtalmologistes pour 100 000 habitants.

Des déséquilibres démographiques inchangés…

Les déséquilibres démographiques entre les 3 « 0 » se poursuivent. Avec des pyramides des âges exactement inverses pour les 3 professions : 61% des opticiens et 58% des orthoptistes ont moins de 40 ans. A l’inverse, ce sont 44% des ophtalmologistes (presque 1 ophtalmologiste sur 2) qui ont plus de 60 ans.

Répartition des 3 « O » par tranches d’âge au 1er janvier 2021

Répartition des 3 « O » par tranches d’âge au 1er janvier 2021
Source : Drees – Crédit : Bien Vu
…mais un coup d’arrêt au rajeunissement des opticiens

La profession reste jeune, ce qui garantit sa capacité à intégrer de nouvelles dynamiques de changement. Cependant, l’âge moyen remonte légèrement en 2021 : 39 ans contre 38,5 ans en 2020. Rien d’alarmant, si ce n’est que ces chiffres rendent compte, tout comme le recul continu des candidats au BTS-OL depuis 2016 en dessous de 3 000 par an, de la baisse d’attractivité de l’exercice du métier en point de vente. Même constat pour les propriétaires de magasin : leur nombre a peu progressé cette année (+0,8%). Effet de la crise sanitaire sans doute et du « gel » ou report des créations de magasins. Mais aussi du manque d’appétence pour la dimension entrepreneuriale du métier (lire Le guide de l’emploi Bien Vu 2021 – page 4). L’âge moyen des opticiens propriétaires s’élève ainsi à 48,8 ans en 2021 (contre 48 ans en 2020).

37% « d’abandonnistes » ces dernières années

Plus inquiétante est la « fuite » des diplômés qui choisissent de travailler soit dans l’industrie, soit à l’étranger, soit hors secteur optique. En comparant le nombre total de diplômés entre 2012 et 2020 et les opticiens de moins de 30 ans comptabilisés par la Drees (répertoire Adeli), elle s’élèverait à 37% des effectifs des BTS-OL ! Un chiffre choc qui éclaire singulièrement les difficultés de recrutement rencontrées dans la profession et la « pénurie » de CV dont pâtissent tous les opticiens, enseignes comme indépendants, toutes régions confondues. Si donc, on peut se féliciter des résultats du BTS-OL 2021 avec 2 285 nouveaux diplômés, cette « bouffée d’oxygène » ne règle pas le problème structurel du secteur.

« Fuite » des diplômés 2012-2020/Répartition des 17 142 diplômés des promotions 2012-2021

« Fuite » des diplômés 2012-2020/Répartition des 17 142 diplômés des promotions 2012-2021
Source : Drees, Bien Vu – Crédit : Bien Vu
Toujours plus de femmes en magasin
La féminisation de la profession se poursuit en revanche : 58% des opticiens sont des opticiennes et 39% des propriétaires sont des femmes. Avec, côté égalité salariale, plutôt une bonne note pour l’optique : selon une enquête de l’AOF (Association des optométristes de France) (Salaires, critères de choix d’un emploi, débouchés, quelle est votre réalité professionnelle en 2021 ?), l’écart de salaires entre femmes et hommes se situe légèrement en-dessous de la moyenne nationale.
* Répertoire ADELI- Drees, données au 1er janvier 2021. Le champ statistique de la Drees recouvre la France métropolitaine et DROM. Pour les ophtalmologistes, sont comptabilisés l’ensemble des actifs, y compris les médecins en cumul emploi-retraite et les remplaçants (2 catégories qui n’ont cessé d’augmenter ces dernières années)..