D’ici quelques jours, vous allez de nouveau ouvrir vos magasins. Après cette longue période de confinement et de fermeture partielle ou totale de vos points de vente, qui n’a connu aucun précédent, vous avez hâte, comme tout le monde, de reprendre votre activité. Pourtant, le redémarrage sera progressif et compliqué, comme l’a confirmé le Premier ministre Edouard Philippe, mardi 28 avril. Il ne se fera pas, de surcroît, au même rythme dans tous les départements. Et l’incertitude demeure quant à l’ouverture des centres commerciaux, où nombre d’entre vous avez des magasins, certains devant rester fermés au-delà du 11 mai.

Dès maintenant, il vous faut repenser de fond en comble le parcours client, en intégrant les impératifs de sécurité : gestes barrières, désinfection, distanciation sociale. Et cette contrainte sanitaire forte va durer. Avec, pour corollaire, de multiples interrogations sur les modalités de fonctionnement de votre magasin. Comment exercer votre métier en toute sécurité pour vous et vos clients ? Le protocole de préconisations élaboré par les 3 syndicats d’opticiens est un guide précieux pour votre redémarrage. Mais il pose aussi les limites du retour de votre activité : dans ces conditions de sécurité sanitaire, comment rassurer vos clients et les faire revenir en magasin, alors même que le parcours client restera très encadré ? Nul ne sait combien de temps durera la réticence des consommateurs à revenir en magasin. Comment gérer les flux de clients ? Doit-on opter pour une prise en charge des clients uniquement sur rendez-vous ?

A toutes ces questions s’ajoute celle de la pénurie des prescriptions. Pendant 2 mois, vos clients n’auront pas consulté d’ophtalmologistes. Et ces derniers ne vont pas retrouver avant quelques mois une activité équivalente à celle du début d’année. Ce manque risque d’entraver votre reprise d’activité. Néanmoins, n’oublions pas qu’il existe un stock conséquent d’ordonnances chez vos clients qui ne sont pas encore venus acheter leur équipement en magasin. Il compensera dans les semaines à venir le faible volume de prescriptions. En outre, les syndicats travaillent de concert pour proposer au ministère de la Santé des mesures pour pallier ce manque. On peut espérer que, dans l’état d’urgence dans lequel tout le pays se trouve, les pouvoirs publics auront à cœur de régler cette problématique et d’accélérer la réorganisation de la filière visuelle pour fluidifier l’accès aux soins. Dans l’intérêt de vos magasins comme de celui de tous les Français.

Marie-Dominique Gasnier, rédactrice en chef