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Fabriqué en France :
y voir plus clair, enfin ?

En 2024, 5,1 millions de téléconsultations ont été réalisées par près de 15 000 professionnels de santé sur Doctolib, qui a exploité ces données pour mener une étude sur les enjeux et évolutions de cette pratique. Ce chiffre marque une stabilisation après l’explosion liée à la crise Covid-19, mais confirme que la téléconsultation n’est plus un phénomène marginal.

Elle représente désormais 7,4 % de l’activité des médecins qui l’utilisent, avec des variations selon les spécialités : la psychiatrie (20,3 % des consultations), la médecine générale (8,1 %) et la pédiatrie (5,1 %) sont les plus concernées, devant la dermatologie (4,4 %) et la gynécologie (4,8 %). En légère baisse depuis 2022, cette tendance confirme un constat de la Cnam : la télé consultation s’est installée mais ne remplace pas la consultation en présentiel. Pourquoi ? Parce qu’elle s’intègre surtout dans la continuité des soins : 82 % des téléconsultations concernent des patients suivis par un médecin déjà connu.
UNE RÉPONSE…
POUR LES JEUNES PATIENTS URBAINS ?
La téléconsultation devient un outil précieux pour répondre aux besoins urgents des patients. En effet, près de 54 % des rendez-vous sont accordés dans les 48 heures suivant la de mande, contre seulement 32 % pour les consultations physiques. En médecine générale et en pédiatrie, ce chiffre dépasse même 60 %. L’étude met en lumière 2 facteurs clés qui influencent son usage : la géo graphie et l’âge. En effet, près de la moitié des téléconsultations ont lieu dans des zones sous-denses, où l’accès aux soins est plus difficile. Cependant, ce mode de consultation reste majoritairement utilisé par des populations urbaines et jeunes : les 25-34 ans représentent 27 % des patients ayant recours à la téléconsultation, alors qu’ils ne “pèsent” que 15 % des patients en consultation physique. À l’inverse, les plus de 65 ans sont 5 % à y avoir eu recours, alors qu’ils représentent plus de 14,5 % des patients en présentiel.
LA QUESTION DU TEMPS DÉDIÉ AU PATIENT
La téléconsultation modifie aussi la charge de travail des soignants. Les praticiens qui l’utilisent voient leur file active augmenter, notamment en psychiatrie (+41 %) et en médecine générale (+42 % de nouveaux patients depuis 2022). En moyenne, la durée des téléconsultations est plus courte qu’en “présentiel”, ce qui permet une meilleure gestion du planning… mais soulève aussi des questions sur la charge administrative et le temps consacré à chaque patient.
