Dans le contexte de recrutements difficiles, comment promouvoir le métier d’opticien ? En valorisant l’exercice en magasin pour renforcer son attractivité. De ce point de vue, une étape importante a été franchie par le dernier arrêté du 30 mai 2023, publié au Journal officiel le 10 juin dernier : le ministère du Travail procède, après plus d’un an d’attente, à la refonte de la classification professionnelle de la convention collective.

Objectif de cette refonte ? Mieux répondre aux exigences d’évolution des carrières en permettant de faire progresser les salariés au travers de la grille et garantir l’entrée et le classement de futurs métiers. En effet, elle introduit un nouveau système de classification au travers de 2 filières : « professionnels de santé » et « collaborateurs de la branche optique-lunetterie ». Ce faisant, l’arrêté précise la définition de l’opticien : « professionnel de santé dont la mission est d’améliorer, maintenir, restaurer et protéger la vision de tous, notamment à travers la fourniture d’un équipement optique. Pour ce faire, il mesure, détermine la meilleure acuité visuelle compensable en utilisant les principes de la physique de la réfraction et de la physiologie du système visuel, et propose, mesure, réalise, adapte et délivre les équipements. » Au-delà, l’arrêté souligne sa mission d’éducation du porteur et sa participation à la prévention en santé visuelle.

« Selon la nouvelle classification, le positionnement des emplois s’effectue au travers de 2 filières : professionnels de santé et collaborateurs de la branche optique-lunetterie »

Concrètement, chacun des salariés travaillant en magasin se classe dans l’une ou l’autre filière, en fonction de son statut, diplômé a minima d’un BTS-OL ou non. La nouvelle classification comporte 16 niveaux au total, répartis au sein des 2 filières, en fonction du statut : ouvrier/employé, technicien/agent de maîtrise, cadre :

    • 6 niveaux pour les emplois d’ouvriers/employés (un seul pour la filière professionnels de santé) ;
    • 4 niveaux pour les emplois de techniciens/agents de maîtrise ;
    • 6 niveaux pour les emplois de cadres dont un niveau pour les emplois de cadre supérieur ou de cadre dirigeant.
Pour faciliter la transition vers la nouvelle classification, l’arrêté détaille 2 tableaux pour le positionnement des postes à date.

La Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) se félicite de ce nouvel accord de classification : « Il participe à la valorisation de l’opticien de santé en reconnaissant sa montée en compétences au fil des formations qu’il suivra. » Elle y voit une brique importante dans la promotion du métier. Par la possibilité d’une progression de carrière et de salaires spécifique pour les professionnels de santé, l’arrêté ouvre probablement la voie à un consensus entre les différents syndicats patronaux et salariés sur la nécessaire revalorisation des grilles salariales. Une autre condition pour rendre toute son attractivité au métier.