L’Institut d’éducation médicale et de prévention (IEMP) en partenariat, entre autres, avec des acteurs de l’optique* a lancé la semaine dernière une vaste campagne d’information sur la myopie et les moyens d’agir pour enrayer sa prévalence. Dans ce cadre, Ipsos a rendu public son « Baromètre de la myopie en France »**.

Il dresse un état des lieux plutôt préoccupant : la mobilisation des professionnels de santé, ophtalmologistes et pédiatres, pour informer les Français sur le dépistage nécessaire dès le plus jeune âge et les solutions de freination, est urgente. Si les opticiens ne sont jamais nommément cités dans le cadre de cette campagne, ils n’en restent pas moins l’une des professions de santé visuelle en première ligne pour sensibiliser le grand public sur la prévention et les moyens qui existent pour lutter contre « l’épidémie » de myopie.

Une amétropie de plus en plus courante mais en grande partie méconnue

La prévalence de la myopie en France est forte : 43% des Français sont concernés, ils n’étaient que 15% en 1950. Toutefois, en dépit de cela, les Français connaissent mal cette amétropie, alerte le « Baromètre de la myopie en France » d’Ipsos. 51% des Français, 34% des myopes et 54% des parents ne donnent pas une bonne définition de la myopie. On constate que les parents, y compris les parents d’enfants myopes, ont une mauvaise connaissance des signes permettant de suspecter une myopie.

Seuls 9% connaissent tous les signes précurseurs
Un travail de pédagogie à mener

Ces constats inquiétants démontrent l’urgente nécessité à informer et le vrai travail de pédagogie à faire pour inciter les parents à repérer les signes précurseurs chez leurs enfants, mais aussi à appliquer les gestes simples de prévention (limiter le temps passé à l’intérieur et sur les écrans, accroître le nombre d’heures quotidiennes consacrées aux activités à l’extérieur, etc.).

Autre conclusion de l’enquête : un tiers des Français ne sait pas qu’il est important de dépister au plus tôt la myopie pour éviter qu’elle n’évolue rapidement. Cette méconnaissance des enjeux de dépistage résulte en partie d’une information insuffisante sur les risques de complication et de développement de pathologies sur le long terme. Pour les Français, la myopie reste une erreur de réfraction et non un problème physiologique. Pour preuve, 4 Français sur 10 pensent que la chirurgie réfractive permet d’éviter les complications liées à la myopie forte.

Si près de 2/3 des Français sont bien conscients de la nécessité de dépister la myopie au plus tôt et qu'il est recommandé de consulter un ophtalmologiste avant d'entrer en CP ou au collège, plus d'1 sur 3 ne le sait pas.
Pour freiner la myopie, il n'y a malheureusement pas grand chose à faire

Compte tenu de cette situation et du caractère récent des solutions de contrôle de cette amétropie chez les plus jeunes (lentilles ou verres freinateurs), il n’est pas étonnant que 6 Français sur 10 vivent la myopie comme une fatalité. Là encore, les opticiens peuvent jouer un rôle décisif en informant les parents et les jeunes myopes sur les possibilités d’endiguer son évolution et de diminuer significativement les risques de complications futures.

*Essilor, Acuitis, CooperVision, Direct+ optic & audition, lentillesmoinschères.com, Mark’Ennovy, Menicon, Precilens. Ce partenariat annuel comprend un vaste plan de communication : site Internet ensemblecontrelamyopie.fr, création d’un « Observatoire national de la myopie » regroupant des experts reconnus sur le sujet, « Baromètre de la myopie en France » réalisé par Ipsos, organisation des premières Journées nationales d’information et de dépistage (du 21 au 25 novembre 2022), actions d’information auprès des professionnels de santé (ophtalmologistes et pédiatres notamment) et de leurs patients.

**Baromètre de la myopie en France. Etude réalisée pour l’IEMP, Institut d’éducation médicale et de prévention, par Ipsos en partenariat avec Essilor du 12 au 22 avril 2022 auprès d’un échantillon de 3 100 Français âgés de 18 ans et plus et de 1 449 parents d’enfants de moins de 18 ans (dont 948 issus de l’échantillon principal).