82% des Français placent le pouvoir d’achat au cœur de leurs préoccupations, d’après une étude menée début mars par Harris Interactive et l’Observatoire Cetelem. En cause : le sentiment d’une nette dégradation de celui-ci depuis 5 ans et particulièrement ces 12 derniers mois. Un ressenti dominant au sein des classes moyennes et consécutif à la forte hausse des prix des dépenses contraintes (énergie et produits du quotidien).

Les classes moyennes les plus touchées

48% des personnes interrogées estiment que leur capacité d’achat a diminué cette année. Une dégradation qui s’inscrit pour beaucoup dans un temps plus long. Au total, 39% constatent à la fois une dégradation lors de ces 12 derniers mois et une baisse remontant aux 5 dernières années.

Au cours des 12 derniers mois, diriez-vous que votre pouvoir d’achat…

Au cours des 12 derniers mois, diriez-vous que votre pouvoir d’achat…

Au cours des 5 dernières années, diriez-vous que votre pouvoir d’achat…

Au cours des 5 dernières années, diriez-vous que votre pouvoir d’achat…

Ce sentiment est majoritairement partagé, même si, sans surprise, des différences apparaissent en fonction des CSP. Seul un tiers des Français aux revenus les plus élevés se sentent concernés par cette érosion, tandis que les classes moyennes sont les plus affectées (51%), juste devant les ménages aux revenus les plus faibles (50%). Pas vraiment étonnant, puisque c’est la hausse des prix de l’essence, de l’énergie (88%) et des produits du quotidien (88% également) qui alourdit les dépenses contraintes. Or ceux-ci pèsent plus fortement sur les ménages moyens et aux revenus faibles (74% des dépenses pour les revenus moyens et 73% pour les ménages les plus modestes).

Au cours des 12 derniers mois, diriez-vous que votre pouvoir d’achat…

Au cours des 12 derniers mois, diriez-vous que votre pouvoir d’achat…

Un ressenti qui correspond de plus en plus à la réalité

Les résultats de ce sondage sont à mettre en perspective, toutefois, avec les derniers chiffres publiés par l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) : ces derniers laissent apparaître, en effet, une hausse globale du pouvoir d’achat (+0,9% par an, soit environ 300 € annuel par Français, tous CSP confondus). Un effet bénéfique de la reprise de l’emploi, des mesures de baisse d’impôts ces 5 dernières années et du « quoi qu’il en coûte » durant la crise sanitaire.

« L’inflation en 2022 et la flambée des prix vont réduire à néant la hausse globale des 5 dernières années »

L’Observatoire note cependant que les fortes inégalités de revenu demeurent. Et alerte : l’inflation en 2022 (évaluée à +4,4 %) et la flambée des prix (30% sur l’énergie et 8% sur les produits frais) vont réduire à néant la hausse globale des 5 dernières années. Et renforcer le nombre de ménages qui ont des difficultés à absorber le choc inflationniste. Avec comme conséquence, une réduction des dépenses pour de nombreux Français et une réévaluation de leurs priorités d’achat.
Notre secteur, « subventionné » à plus de 70%, devrait être moins impacté que d’autres par ces nouveaux arbitrages. Toutefois, il ne sera sûrement pas épargné par ce contexte « d’hyperinflation », à travers un infléchissement à la baisse possible des restes à charge consentis.

*Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 4 au 7 mars 2022. Échantillon de 1 014 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. 3 tranches de revenus servant de base à cette étude : faibles (ménage avec moins de 2 000 € nets), moyens (entre 2 000 et 4 000 € nets), élevés (au-delà de 4 000 € nets).