Avec 58% d’opticiennes en 2021, contre « seulement » 51,5% en 2012, la profession s’est largement féminisée en une dizaine d’années. Cette tendance de fond, qui se confirme et qui s’accélère, a-t-elle un impact sur la proportion de femmes propriétaires de magasins ?

Pas tout à fait, si l’on se penche sur les données 2021 de la Drees. Avec 38,8% des points de vente appartenant à des femmes en 2021, contre 35,7% en 2012, le « rééquilibrage » est certes notable, régulier, structurel, mais il reste progressif, voire lent, au vu de la féminisation de la profession.

Evolution du pourcentage d’opticiens propriétaires par sexe entre 2012 et 2021

Evolution du pourcentage d’opticiens propriétaires par sexe entre 2012 et 2021
En effet, la proportion d’opticiennes est en constante hausse, passant de 51,5% en 2012 à 58% en 2021. Au point, si la tendance se poursuit, que les femmes représenteront 6 diplômés sur 10 d’ici 4 ans… Une hypothèse d’autant plus vraisemblable que 69% des opticiens de moins de 40 ans sont des femmes. La proportion atteint même les 78% chez les moins de 25 ans !

Evolution du pourcentage d’opticiens diplômés par sexe entre 2012 et 2021

Evolution du pourcentage d’opticiens diplômés par sexe entre 2012 et 2021
Par ailleurs, plus les opticiens propriétaires sont âgés, plus la proportion de femmes propriétaires décline, atteignant même 19% dans la catégorie des + 65 ans. La féminisation, toutefois, va se confirmer à l’avenir puisque les femmes sont majoritaires chez les propriétaires de – 30 ans. En particulier chez les – 25 ans, mais l’échantillon (39 propriétaires de 24 ans et moins en France en 2021) est trop restreint pour être totalement représentatif.

Pourcentage d’opticiens propriétaires par tranche d’âge et par sexe

Pourcentage d’opticiens propriétaires par tranche d’âge et par sexe
Enfin, avec un âge moyen de 45,2 ans (40,9 en 2012), les femmes propriétaires sont globalement plus jeunes que les hommes, en moyenne âgés de 51,2 ans (contre 47,6 en 2012). Ce qui pourrait avoir pour conséquences des départs à la retraite plus nombreux chez les hommes et donc, potentiellement, une féminisation accélérée par des reprises de magasin. Mais les données, à ce jour, manquent pour être parfaitement affirmatif sur ce point.