Après un redémarrage presque inattendu dans son ampleur, l’activité en magasin n’a pas faibli pendant les mois d’été. Une situation d’autant plus satisfaisante qu’en mai dernier, l’optique faisait partie des secteurs les plus touchés de l’économie française. Avec une hausse de CA de +8,8%* au 2e quadrimestre 2020, elle affiche un dynamisme supérieur à la moyenne de l’économie française.

Une hausse du CA continue depuis juin

Votre activité a connu une reprise supérieure à toutes les attentes dès la fin du confinement. Après un mois de mai (amputé de plus d’une semaine) à -11%, on note une hausse du CA de +16% en juin, +7% en juillet et +6% en août. Résultat, fin août, le marché enregistre une croissance de +8,8% pour le 2e quadrimestre 2020 (vs 2e quadrimestre 2019).

La croissance de retour au 2e quadrimestre

Quelle est la variation de votre CA de mai à août 2020 vs la même période en 2019 ?

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Source : Bien Vu enquête quadrimestrielle – Crédit : Bien Vu

Des croissances bien au-delà du rebond « mécanique » de l’économie française, enregistré par le dernier Point de conjoncture de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) du 8 septembre dernier : selon l’Institut, cette dernière aborde l’automne comme « un moteur à la fois bridé et dopé ». Dopé parce qu’elle a retrouvé en août environ 95% de son niveau d’activité avant-crise. Bridé par le maintien et même le renforcement des contraintes sanitaires : elles continuent en effet de peser sur la demande qui ralentit, anémiée de nouveau par les incertitudes sanitaires et économiques. Au total sur l’année 2020, l’Insee maintient sa prévision d’une contraction du PIB de l’ordre de 9%.

+1% en juillet pour le textile-habillement

Selon le baromètre de l’Institut français de la mode, dont nous vous avions déjà communiqué en juin dernier les résultats pour le premier trimestre 2020 (Face à une baisse historique, l’urgence d’un retour à 100% de l’activité), la reprise a été aussi au rendez-vous pour le textile-habillement. Mais le scénario le plus vraisemblable à l’heure actuelle pour les acteurs du secteur prévoit une baisse de -20% à la fin de l’année.

« Pour le textile-habillement, la reprise est au rendez-vous mais pas la croissance par rapport à 2019 »

Car s’il y a eu redémarrage de l’activité, la croissance n’est pas de retour, loin de là. « L’été a été pourtant meilleur que nous l’attendions. Après une chute vertigineuse de -74,6% en avril, l’activité a redémarré avec -16% en mai et -18% en juin. Le secteur a ensuite profité en juillet du décalage des soldes et enregistre une hausse de +1%. Ce pourcentage recouvre néanmoins de grandes disparités géographiques et de positionnement : les grands magasins souffrent mais de nombreux réseaux ont pu bénéficier du « tourisme » français cet été » », nous confie Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode. « Tout dépend maintenant des prochaines semaines. » Cette projection à -20% d’ici fin 2020 intègre de surcroît une hausse conséquente du e-commerce (+15%). « La crise renforce et accélère les mutations en cours du secteur, elle ne les crée pas », précise Gildas Minvielle.

Une adaptation au contexte qui consolide la croissance

A contrario, au-delà de sa « résilience », c’est bien cette capacité de l’optique à s’adapter aux nouvelles obligations et aux mutations des modes de consommer qui vient appuyer la poursuite de sa croissance. A commencer par la mise en place du système de prise de rendez-vous dans les magasins. Certes imposé par les contraintes sanitaires, cet outil, pérenne pour beaucoup d’entre vous, devrait, in fine, consolider la relance.

« Prise de rendez-vous, hausse des renouvellements en magasin : autant de facteurs propres à l’optique qui alimentent le potentiel de croissance »

Autre levier indéniable : la hausse des renouvellements d’équipements en magasin sur la base d’ordonnances valides. Bonne nouvelle : le dernier rapport de l’Igas recommande le lancement de campagnes d’informations officielles et par les opticiens sur cette possibilité offerte par le décret Opticiens de 2016. Bref, voici un réservoir de croissance à activer dans les prochains mois.

Retrouvez tous les résultats de notre enquête exclusive et nos analyses dans votre numéro de Bien Vu du mois de novembre

*Enquête quadrimestrielle Bien Vu par questionnaire envoyé début septembre aux opticiens, propriétaires et directeurs de point de vente, ce qui représente 344 magasins (56% indépendants, 40% sous enseigne, 2% mutualistes, 2% opticiens à domicile, 16,5% de multipropriétaires).