Depuis le 11 mai, vous avez redémarré votre activité. Dans ce contexte de reprise inédit, vous nous racontez votre quotidien professionnel, les difficultés que vous rencontrez et votre mobilisation pour la relance.

Bien Vu a interrogé Thierry Toledano, 45 ans, 3 magasins Optic Duroc, Ile-de-France.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je suis optimiste et confiant sincèrement. Nous avons la chance d’appartenir à un secteur qui sera moins impacté que d’autres par la crise que nous vivons. Les équipements optiques répondent à un besoin et sont remboursés, ce qui nous garantit un redémarrage même progressif de notre activité. Néanmoins, 2020 restera une année difficile quoi qu’il arrive.

Comment se sont passés les premiers jours de la reprise ?

Nous les avions préparés avec les équipes. Parallèlement à la mise en place des mesures pour sécuriser les salariés et le magasin (activité partielle, demande de gel des loyers et du prêt garanti par l’Etat), nous avons travaillé pendant ces 2 mois de confinement à la reprise. En organisant le protocole de sécurité sanitaire et, surtout, en gardant le contact via les réseaux sociaux avec nos clients. Nous avons affiné le système de prise de rendez-vous que nous pratiquions déjà : nous avons demandé en amont aux clients les motifs de leur visite, réparation, achat de lunettes ou lentilles. Résultat : une meilleure organisation de l’accueil dès lundi en dépit d’un grand nombre de rendez-vous. Cela dit, les premiers jours ne sont pas forcément significatifs : nous allons « rattraper » les demandes restées en attente pendant le confinement. J’espère que nous retrouverons une activité normale, mais je ne pense pas que cela interviendra dans les 2 prochains mois.

Justement, selon vous, de quoi la filière a-t-elle besoin pour réussir le redémarrage ?

Que l’on fasse confiance aux opticiens ! En rallongeant d’un an pendant quelques mois la validité des ordonnances tout en conservant le « contrôle » des ophtalmologistes. Cette mesure risque de ne pas être suffisante cependant. Il nous faut une aide de l’Etat, par exemple la baisse de la TVA à 5,5%. De nombreux magasins vont souffrir, nous devons être soutenus par les pouvoirs publics.

Thierry Toledano