Avril 2024

Mensuel pratique et interactif de l’optique

Édito

Edito

Les premières évaluations du CA de notre secteur en 2023 sont plus qu’encourageantes. Avec une croissance située entre +4 et +5,5 %, selon les sources, l’optique devrait, d’après nos estimations, flirter avec un CA de 8 milliards € pour 2023. Une excellente nouvelle, même si, bien sûr, elle ne rend pas compte de la disparité des réalités business de vos magasin. Il convient également de relativiser cette hausse compte tenu du taux d’inflation de près de +5 % en 2023 : si, en valeur, elle est incontestablement solide, les volumes de vente d’équipements optiques restent stables. Ce que notait déjà la Drees pour l’année 2022. Pourtant les besoins en soins visuels sont là. Particulièrement chez les enfants, comme le souligne le dernier Baromètre santé visuelle mené par l’Asnav et OpinionWay. 44 % des enfants entre 0 et 12 ans présentent ainsi un ou plusieurs troubles visuels.
Mais l’enquête d’OpinionWay révèle surtout les failles dans leur prise en charge. Les rendez-vous de la prévention ne sont plus adaptés à l’évolution de la vue des enfants, ce qui augmente les risques d’ambyopie et de myopie. Conséquence d’un manque de moyens : pour rappel, il n’y a que 920 médecins scolaires pour assurer les dépistages obligatoires ! Tout aussi inquiétant, on observe un tassement du réflexe parental concernant le premier rendez-vous chez un ophtalmologiste : si, en 2013, 55 % des parents prenaient l’initiative d’un contrôle de routine, ils ne sont plus que 39 % à le faire en 2023. Et 57 % des parents considèrent que la première visite chez l’ophtalmologiste n’est utile qu’à partir de 4 ans, alors que la recommandation est claire : elle doit avoir lieu lors des 3 premières années.
Cette enquête met également en lumière le rôle essentiel des professionnels de santé, dont vous faites partie, dans l’information auprès des parents : point positif, ces derniers attendent de plus en plus que vous l’assumiez en matière de prévention, de dépistage et de suivi des anomalies visuelles éventuelles. S’il reste donc beaucoup à faire, vous êtes une des clés indispensables à l’amélioration des soins visuels sur tout le territoire.

Marie-Dominique Gasnier